monsieur Aquin, 1000 excuses de vous déranger, une fois de plus. Mais vous me seriez encore de grand secours. Ça ne vous prendrait que 15 minutes, je crois, pour démêler tout ça. Vous avez si bien fait déjà. C'est ça qu'il faut ici. C'est que, j'ai bien vu ...
Le Roman Théâtral de Mikhaïl Boulgakov, un roman inachevé, est une satire autobiographique présentée comme le récit posthume de Maksoudov, petit journaliste au Courrier de la Navigation, décrit l'écriture de sa pièce de théâtre qui provient de son propre roman .
(Le roman commence par une lettre ... rappelant celles du Voyages de Gulliver* .)
La pièce de théâtre de Maksoudov , dont on ne connait que quelques lignes de l'histoire, mais dont on nous narre la mise en scène, s'appelle ---------------------Neige Noire---------------------
Neige Noire, le dernier roman d'Hubert Aquin, est un scénario de film qui raconte l'histoire de Nicolas, comédien et scénariste, qui écrit le scénario d'un film dans lequel il figure et où il répète et joue la pièce de théâtre Hamlet dans laquelle on joue la pièce la Souricière et qu'il va lui-même écouter à la télévision et décrire dans son scénario dans lequel il est scénariste... *
*
merci, monsieur Aquin, ça me plaît bien.
D'ailleurs cette histoire, dans laquelle je voudrais vous voir intervenir, pourrait bien être tirée d'un de vos romans, elle mérite une belle fin, écrite avec un plume de la trempe de la vôtre, pas le sort où on veut l'abandonner, tous les mensonges à tous les intérets.
En gros, ça donne : c'est l'histoire d'un type qui se fait passer pour l'auteur qu'il n'est pas publiant l’œuvre à la fois publiée et celle publiée de façon posthume et dont l'éditeur de l’œuvre posthume se fait passe pour l'autre éditeur et dont le collaborateur associé secrètement à l'éditeur de l’œuvre posthume republie en cachette l’œuvre qu'il dit vouloir protéger par l'éditeur, en plus de se plagier lui-même, chez ce même éditeur qui n'est pas le sien et qui plagie, aussi, cet auteur décédé dont il est pourtant l'éditeur. De l'argent, en arrière plan, gravitent donc autour de ce trio, des gens grandement intéressés par leurs combines et cachés par des mensonges en quantité.
Ça colle à votre genre, non?
Moi, je me suis faite prendre en souricière là-dedans. Il s'en faut très peu pour que ça craque. Un souffle, un talent... le vôtre j'espère.
«Oeuvre inerte», ça me plaît, encore une fois, et parfaitement :
je serais bien tenter de vous voler, cette fleur de style, mais elle a bien meilleur effet si elle provient de vous. Je trouverai bien de quoi plagier ailleurs. C'est cet effet d'oeuvre inerte, que je voudrais bien que vous insuffliez à mon histoire J'ai bien confiance. Vous pourriez bien corriger l'histoire qui s'en va tout de travers. J'ai tenté tout ce que je pouvais, sans résultat : Mais, comment vous y prenez vous, monsieur Aquin ?
Et, si vous vouliez m'y donner un coup de pouce, vous, en plus, on ne ferait pas semblant de ne pas vous croire, vous.
Et, une de plus :
Les «toutes les oeuvres humaines sont enchassés», ça me plait bien une fois de plus. Ça me rappelle Hubert Charbonneau «oeuvre collective» dit-il dans son intro au dictionnaire Jetté. Ça me rappelle Pierre Dansereau (j'fan finie), son intro que j'aime bien à Marie Victorin- la Flore Laurentienne... un bouquin bel et bien libre de droit, pourtant. «L'invitation à placer ce livre dans sa bibliothèque se formule par les accents très variés de la connaissance scientifique, de l'aboutissement social, et du plaisir esthétique. M-Victorin était possédé par cette triple préoccupation et son oeuvre est une offrande de partage » - Flore Laurentienne, éd. 1995, presse de l'UdM.
Vous allez trouver comment les convaincre. Pas de doute.
Et, si vous ne pouvez me répondre, ce n'est pas grave; j'ai un peu l'habitude, et pour des raisons bien moins bonnes que les vôtres, Voila, avec les meilleures de mes meilleures salutations d'amie-lectrice, N |
Aux plages de Thulé, vers l'île des Mensonges.
- Émile Nelligan, Tristesse Blanche
ROMAN THÉÂTRAL
NEIGE NOIRE
Bien étrange affaire, vous en conviendrez, ami lecteur (j'ai plagié ça de Pouchkine lequel, bien plus poli que moi, salue son lecteur et le remercie) voila que Maksoudov, le "héros" du Roman Théâtral commence à écrire une pièce de théâtre à partir de son propre roman , alors, un petit théâtre apparaît sur sa page, et de petits personnages jouent sa pièce à écrire, lui dictant, par leur jeu, son texte...
Comme vous, je n'en n'ai cru un seul mot de cette histoire, jusqu'à ce que je vis, moi-même, ce petit théâtre dans les pages d'un livre d'un écrivain on ne peut plus sérieux et crédible; Hubert Aquin. Voyez vous-même :
Moi
en déclamant et en gesticulant
Yeho! Éva, Nicolas, regardez un peu plus loin; la mer du Nord, dans le Golfe de Finlande.
- Rien à faire, monsieur Aquin, je regrette de m'immiscer dans votre livre, mais ils ne m'entendent pas ne pourriez-vous pas leur dire, vous, l'enclave italienne, dans le golfe de Finlande qu'on appelle la "Venise du Nord" ou simplement Petersbourg.
C'est que plus tôt, Eugène, m'a dit, fort désappointé, «comment l'ami-Aquin*, a-t-il pu oublier ce lieu ?» * l'ami-lecteur de ce blogue, sait que monsieur Aquin est aussi un ami lecteur de Pouchkine, et qu'il a déjà croisé Eugène et qu'il en parle dans son roman inachevé, Obombre. ce lien Eugène, est le héros du poème de Pouchkine, le cavalier d'Airain;
*
EUGÈNE
- Natalie! Mais, ce n'est pas clair du tout...
MOI
- Vraiment Eugène ? C'est que le niveau de la mer est tellement rendu haut, qu'il me faudrait trouver des fleurs de style, aquatiques. Pas grave, tant pis, augmente encore un peu le son du Ricordo de Baldi, et va rejoindre dans le DeontØlogengråd les sociétés de généalogies dans leur show de nage synchronisée, personne ne remarquera rien. Souris.
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Vladimir Vyssotski - La Fin Du Bal (chanté en français)
Il écrivait comme on se sort d’un piège
Faute au soleil, faute aux tourments
Mais comme il prenait pour papier la neige
Ses idées fondaient au printemps
Et quand la neige recouvrait sa page
Faute aux frimas, faute à l’hiver
Au lieu d’écrire, il essayait, courage
D’attraper les flocons en l’air
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.... source des images :
Mikhaïl Boulgakov (le timbre est faux) image : ici
* les textes que j'ai écrits décrivant les 2 romans ne sont pas du tout des résumés de l'histoire, seulement un aperçu de la séquence, façon poupées gigognes russes, par laquelle tout s'insère.
* Ce ne sont pas toutes les éditions du Voyage de Gulliver qui ont ces lettres en débutant.
Voir : ce lien
* Obombre de Hubert Aquin : voir ce lien
* le Ricordo de Baldi (ou quelque chose du genre) n'existe pas. Une invention de H. Aquin.
les pages des livres proviennent de :
Neige Noire de Hubert Aquin, édition critique établie par P.Y. Moquais, B.Q., 1997, 768 p.
Roman Théâtral de Mikhaïl Boulgakov, Traduit du russe par Claude Ligny, Pavillons poche, janvier 2005, 310 p.
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